Après notre plongée unique au Lago Umayo, nous faisons à nouveau route vers Arequipa en fin d’après-midi. Le soleil se couche peu après notre départ et ce sera après 6 heures de route de nuit que nous arriverons à Arequipa vers minuit. Voyage assez dur, les routes ne sont pas éclairées, souvent sans marquages, et quand ce ne sont pas des nids de poules, ce sont des tas de pierres qui jonchent la route, résultat des « terremotos» fréquents dans la région. Petits tremblements de terre sans gravité mais qui provoquent des éboulements. Inutile de parler de l’éclairage des véhicules, les surprises sont variées, il ne doit pas y avoir de contrôle technique dans le pays… et il n’est pas rare de rencontrer des engins sans lumières. Heureusement le Red Bull aide à garder la concentration !
Mardi 25 novembre
Changement d’équipe. Ulrich Zanabria, de l’Universidad Nacional de San Augustin à Arequipa nous rejoint en milieu de journée et ce n’est que vers 17h30 que nous quittons Arequipa pour la côte.
Direction le « Laboratorio de Biologia Marina de Catarindo » de l’Universidad San Augustin à Mollendo où nous sommes hébergés gratuitement pour la semaine.
Laboratoire de terrain sans grand équipement. Au rez-de-chaussée, le musée de biologie marine destiné aux étudiants, à l’étage des dortoirs et une table perdue au milieu d’un laboratoire désert. Il ne nous en faut pas plus, nous avons déjà connu pire l’an dernier à Isla Lobos de Afuera, sans eau pendant 10 jours. Nous sommes accueillis par Marco Rios qui nous a organisé ce séjour et est venu d’Arequipa spécialement pour nous présenter au directeur, mais qui nous quittera le lendemain matin.
Les sorties se font chaque jour de la semaine à partir du port de Matarani.
Ulrich et Yuri plongent seuls, je ne les accompagnerai malheureusement pas, une « cebiche » pas trop nette me brouille sérieusement les tripes, contre indication majeure aux plongées en combi étanche… ☹. Je me contenterai de faire le service taxi de la station au port et de participer au traitement des spécimens le soir.
Je manque ainsi une des plus belles plongées, à « Isla Blanca » d’où Yuri et Ulrich me ramènent des photos et un film de leur descente à 45 m dans une eau cristalline, ainsi que des éponges récoltées à la hâte au cours de cette brève plongée. Le soir lors du traitement des échantillons du jour nous ressentons un terremoto. Le bâtiment est solide, pas de panique, mais c’est assez surprenant quand même de sentir le sol trembler pendant près d’une minute.
Chaque jour de plongée nos soirées sont occupées par le traitement des échantillons qui n’est que la suite du processus de récolte au cours duquel chaque éponge récoltée est d’abord photographiée sous différents angles in situ avant d’être enveloppée dans un sac portant le numéro d’enregistrement dans nos collections. Celui-ci est alors aussi photographié, montrant le spécimen, son numéro code à côté d’une console de détendeur qui indique la profondeur et la température de l’eau. Chaque soir nous répertorions les photos digitales et enregistrons les informations dans notre banque de données. Les individus sont tous divisés en quatre fragments qui sont fixés dans de l’ethanol pur et enfermés dans un sac de plastique scellé. Un fragment est destiné à chaque institution participant au projet: L’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRScNB), l’Universidad Peruana Cayetano Heredia (UPCH), le Museu Nacional of the Federal University of Rio de Janeiro (MNRJ) et le Muséum d’histoire naturelle de Genève (MHNG). Nous devons aussi laver notre matériel de plongée, regonfler les bouteilles pour le lendemain et ce n’est qu’entre 01h et 02h du matin que nous terminons la journée. Le lendemain, lever entre 6h et 7h pour nous remettre en route. Et, bien sur, pas d’interruption pendant les week-ends, le repos, ce sera pour la fin de l’expédition.
lunes, 22 de diciembre de 2008
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